La région Auvergne-Rhône-Alpes, forte de près de 8 millions d’habitants et caractérisée par un tissu économique dynamique, n’est pas épargnée par la précarité de l’emploi. Derrière des indicateurs de chômage relativement favorables (6,4 % en 2023 contre 7,5 % de moyenne nationale selon l’Insee), se cachent des réalités très contrastées : contrats courts (28 % des embauches en 2022 étaient des CDD de moins d’un mois selon la Direccte), intérim, temps partiel subi, mais aussi taux d’emploi peu qualifié dans certains bassins industriels traditionnellement fragiles.
La précarité de l’emploi touche de façon aiguë :
L’impact de la précarité professionnelle sur la santé dépasse la simple présence ou absence d’un emploi. On observe plusieurs mécanismes majeurs :
Les dernières données publiées par l’Observatoire régional de la santé d’Auvergne-Rhône-Alpes donnent la mesure de la situation :
L’Auvergne-Rhône-Alpes, qui combine de vastes territoires ruraux (Cantal, Haute-Loire, Allier…) et des métropoles urbaines, illustre l’effet « double peine ».
L’amplification des écarts de santé provoqués par la précarité de l’emploi ne résulte pas uniquement d’un moindre accès aux soins. Plusieurs domaines sont affectés :
Face à cette situation préoccupante, plusieurs initiatives locales et régionales tentent de réduire l’impact sanitaire de la précarité de l’emploi :
La nature multidimensionnelle des liens entre précarité de l’emploi et santé impose d’agir à plusieurs niveaux :
Lutter contre l’injustice sanitaire nécessite une vigilance accrue et un engagement renouvelé auprès de celles et ceux qu’une précarité professionnelle excessive expose à des pathologies prématurées et évitables. La mobilisation d’un réseau multi-acteurs, et l’attention portée à l’expérience du terrain, restent des leviers indispensables pour rapprocher enfin équité professionnelle et santé pour tous en Auvergne-Rhône-Alpes.